L’association Collembole a répondu à l’appel à projets lancé par la communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans pour renforcer l’économie circulaire sur le territoire.
En Biovallée, de nombreux acteurs sont à l’œuvre pour déployer l’économie circulaire, notamment Collembole, qui depuis bientôt trois ans a choisi comme combat le retrait des déchets organiques de toutes les poubelles. L’équipe collecte depuis les biodéchets dans les collèges, hôpitaux, restaurants et commerces, les traite localement puis vend le compost obtenu à des agriculteurs, mais également aux particuliers. Vous trouverez désormais des sacs de 30 L à La Chignole pour 13 €.
Dans le prolongement de cet engagement, l’association a décidé de répondre à un appel à projets de la communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans pour sensibiliser à l’économie circulaire sur le territoire. Et leur projet a fait mouche. On vous raconte.
Un territoire engagé dans l’économie circulaire
La communauté de communes du Crestois et du Pays de Saillans (CCCPS) mène une politique active de sensibilisation à l’économie circulaire auprès de ses habitants. Dans ce cadre, elle a récemment modernisé son site internet afin de mieux informer et accompagner les citoyens. Avant le lancement de cet appel à projets, la CCCPS avait déjà initié plusieurs actions concrètes, notamment sur la gestion des biodéchets avec l’installation de composteurs collectifs en partenariat avec Compost et Territoire, puis de points d’apports volontaires collectés par ses services techniques et Collembole. Cet historique de collaboration a permis d’établir des relations de confiance et de poser les bases d’une coopération pérenne entre les acteurs autour de valeurs et d’objectifs partagés.
La cité scolaire Armorin, un terrain d’action concret
Collembole a commencé à mettre en œuvre son plan d’action et de sensibilisation à l’économie circulaire au sein de la cité scolaire Armorin de Crest. Le projet avance bien, grâce à la mobilisation et l’enthousiasme de l’ensemble des équipes du collège.
Dès son arrivée au sein de l’établissement, les salariés de Collembole ont mené un travail de terrain. Diagnostic des espaces, observation des poubelles, signalétique… « Il n’y a pas de mauvais trieur, explique Flore Bazin. Le tout, c’est d’avoir les bons équipements et les bonnes informations. »
Certaines actions existaient déjà, notamment grâce à l’engagement des écodélégués. Mais le partenariat avec Collembole a permis d’aller plus loin. Résultat : les poubelles “tout-venant” ont été éloignées des trajets naturels, remplacées par deux bacs bien visibles — un jaune pour les recyclables, un pour le compost. Dans la salle des profs, dans les couloirs, dans les classes, désormais la poubelle de tri est toujours plus accessible que celle des déchets ménagers.
Les consignes ont aussi été simplifiées. « Il faut que ce soit facile de trier, répète Flore Bazin. Et que les jeunes comprennent que le tri, ce n’est pas seulement à la maison. À l’école aussi, ils doivent retrouver les bons équipements. »
Impliquer toutes les équipes
Collembole a également passé du temps avec les agents de service et les équipes de cuisine, directement concernés. Il fallait expliquer les objectifs, répondre aux inquiétudes, accompagner le changement. Car oui, cela implique des efforts supplémentaires : apporter les bacs aux points d’apport volontaire, changer certaines habitudes, rester vigilants… Mais l’accueil a été enthousiaste.
Très vite, les effets se sont fait sentir : en optimisant le tri des déchets organiques, le résultat a été immédiatement visible. Beaucoup plus de volume, des déchets qu’on n’avait pas l’habitude de traiter en telle quantité à Armorin. C’est donc tout naturellement Collembole qui prend en charge, le temps de la période de sensibilisation, la collecte de ces déchets… à vélo !
Trois étapes pour avancer
Le projet se déroule en trois grandes étapes :
- Rendre le tri possible et évident : diagnostic, signalétique claire, réorganisation des espaces.
- Embarquer les équipes : raconter le parcours d’un déchet, montrer ce que représente pour Collembole un tri mal fait. En octobre, les agents et les écodélégués visiteront ensemble la plateforme de compostage, pour « donner corps » à ce travail et cet effort collectifs.
- Sensibiliser les élèves : trois semaines d’actions prévues.
Voici les étapes de sensibilisation :
- Semaine 1 : déjà passée. L’équipe de Collembole, tablier sur le dos, a circulé de table en table. Objectif : expliquer aux élèves ce que devient un déchet organique, mais aussi une canette de soda, ou un emballage. Et faire découvrir les métiers du recyclage, nombreux et porteurs d’avenir. Sensibiliser 650 élèves n’est pas une mince affaire : l’équipe n’a pas pu voir tout le monde. Peut-être faudra-t-il solliciter les professeurs pour relayer le message. Collembole réfléchit déjà à préparer des fiches pour les accompagner.
- Semaine 2 : entrer dans le concret. Faire sentir et toucher du compost, montrer en images la chaîne du recyclage et les actions menées sur le territoire.
- Semaine 3 : observer, ajuster, renforcer les pratiques si besoin.
Un projet bien engagé et prometteur ! Collembole, très enthousiaste à l’idée d’élargir ses missions à la sensibilisation, espère que d’autres établissements scolaires suivront rapidement l’exemple de la cité Armorin.