Rendez-vous à Intermarché Crest pour J’entreprends en Biovallée en décembre. L’occasion pour Damien Loyal, directeur du magasin, de présenter ses actions sur l’écologie et de guider les chefs d’entreprise pendant la visite. Ses 3 axes de travail : zéro déchet, optimisation énergétique et économie locale.
« Tout ce qui rend le territoire vivant et dynamique nous intéresse »
Le groupe Crest Distribution (famille Loyal) gère 3 magasins Intermarché dans la vallée de la Drôme, à Crest, Loriol et Die. « Dans la famille, nous sommes motivés par les enjeux écologiques. Je suis pilote là-dessus, mais mon frère s’engage aussi sur le zéro déchet à Die », témoigne Damien Loyal, directeur des magasins de Crest et Loriol. « Je suis né à Crest. Notre territoire est de qualité et je veux qu’il le reste ». Ce double moteur, l’ancrage territorial et la sensibilité environnementale, a conduit Damien Loyal à se rapprocher de l’association Biovallée. « Tout ce qui rend le territoire vivant et dynamique nous intéresse. Biovallée est un facteur d’attractivité ».
Intermarché a tissé des partenariats avec plus de 200 producteurs locaux. Leurs produits sont mis en valeur dans les rayons. Damien Loyal agit sur l’environnement par conviction, certes, mais aussi par intérêt commercial et économique. « Nous adaptons notre offre à la population locale. La demande pour le bio et les circuits courts est forte. On est dans le vrai commercialement ». Le magasin de Crest est dans le top 3 national des enseignes du groupement Les Mousquetaires pour le bio, en terme de chiffre d’affaires. Celui de Die est dans le top 3 en proportion de bio, avec plus de 10% des ventes.
Faire du chaud avec du froid : il fallait oser !
Sur le plan économique, réduire les déchets, les consommations d’énergie, le gaspillage, c’est intéressant.
Il y a 10 ans, Damien Loyal anticipe la hausse des prix du gaz et souhaite agir préventivement. Stimulé par un entrepreneur innovant de Loriol, il investit dans une unité de récupération de chaleur sur le groupe froid. Elle couvre tous les besoins de chauffage du magasin. « Il fallait être confiant pour initier ce projet ! Ce n’est pas une solution évidente techniquement », dit-il avec du recul. Bien lui en a pris. L’installation a été amortie en 10 ans. Ironie de l’histoire : Intermarché n’a reçu aucune subvention pour son projet à l’époque. Aujourd’hui, ce type d’investissement bénéficie d’un large cofinancement grâce aux certificats d’économie d’énergie (CEE). « Nous avons pu valoriser 500 000€ de CEE sur un montant total de 800 000€ pour notre groupe froid récent », témoigne Eric Kabouny, gérant d’Agrobiodrôm.
Le reste est à l’avenant. Tout l’éclairage est passé en LED. Des meubles froids fermés ont été installés pour améliorer l’efficacité énergétique. Damien Loyal investira bientôt dans des ombrières photovoltaïques sur le parking. L’unité de 300 kW fonctionnera en autoconsommation. Elle couvrira les besoins d’électricité du magasin à hauteur de 30%.
Vers le zéro déchet non revalorisé
Intermarché cherche à aller vers le zéro déchets non revalorisé. L’objectif est proche. Les cartons et plastiques sont gérés par une filiale interne au groupement Les Mousquetaires. Le reste (l’essentiel) est repris par une grande entreprise de l’environnement. « Nous avons quelques années d’avance sur les autres magasins du groupe. Mais nous ne sommes pas non plus des ”ovnis” », relative Damien Loyal. De fait, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit de généraliser ces pratiques.
Intermarché travaille avec des structures qui luttent contre le gaspillage alimentaire (Phénix, Zéro-Gâchis). Plusieurs actions sont entreprises : gestion optimisée des dates courtes (détection en rayon, vente à prix réduit, étiquetage promotionnel), dons des invendus aux associations de solidarité (Restos du Cœur, Banque alimentaire) ou dons pour la nourriture animale. Réduire le pourcentage de “casse” (produits perdus, non valorisés) est une démarche payante.
Le vrac alimentaire gagne sa place. Étonnamment, l’alimentation humaine en vrac marche mieux que l’alimentation animale – au point que ce conditionnement, après avoir été testé, n’est plus proposé pour la seconde. « Les clients semblent plus attachés aux marques et aux emballages pour leurs chiens et chats que pour eux-mêmes », s’amuse Damien Loyal.
Enfin, une unité de compostage accéléré de proximité pourrait aussi être installée à Crest. « C’est une offre intéressante et rentable pour nous tous », indique Damien Loyal. « C’est peut-être intéressant aussi de s’associer à un projet collectif local en émergence ? », a questionné un membre de J’entreprends en Biovallée. Affaire à suivre.