Depuis 2022, le pays Diois travaille à un projet alimentaire territorial pour poursuivre les dynamiques pionnières du territoire en terme d’agro-écologie, rééquilibrer le système alimentaire et le rendre plus juste. Le diagnostic territorial a rendu son verdict, une feuille de route se dessine et le lieu de tous les possibles a été identifié : le Plantier, ancien centre de vacances, à Luc-en-Diois. Soutenu par le programme Territoire d’innovation Biovallée, la convention a été signée, la dynamique collective pourra bientôt battre son plein pour relocaliser et de revaloriser le système alimentaire du pays Diois. 

De la tristesse dans les assiettes

Le diagnostic mené auprès de 750 habitants et professionnels souligne une perte importante de la main-d’œuvre agricole et une précarité alimentaire croissante, en dépit de la production locale. L’accès aux produits locaux durables pour les populations vulnérables reste insuffisant. L’éloignement géographique de certaines écoles contraint des petites communes à ne pas pouvoir proposer de service de restauration scolaire le midi aux enfants. Le gouffre entre les produits locaux durables et les personnes vulnérables est profond. Davantage de maîtrise collective sur l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire locale, des choix de production aux choix alimentaires, permettrait de le combler. 

 

Les acteurs engagés

Un projet alimentaire territorial implique un large éventail d’acteurs. C’est tout un système qui doit se transformer : agriculteurs et producteurs locaux, transformateurs et distributeurs, acteurs associatifs et citoyens, collectivités locales et acteurs de l’éducation et de la santé doivent accorder leurs violons.

« Ici, des producteurs et productrices, des collectifs citoyens, des associations et la collectivité tentent ensemble de poser les bases d’un nouveau contrat social de l’alimentation comme on mènerait un grand repas de famille : en mettant du bon dans les assiettes et en gérant les conflits. »

Anne Rouch, chargée de mission Domaine Le Plantier

Grâce au travail mené dans le Diois, des projets innovants ont été identifiés et pourraient donner plus de pouvoir aux :

  • acteurs et actrices de l’alimentation pour proposer davantage de produits locaux et durables au plus grand nombre, grâce à la maîtrise collective d’outils de transformation et en innovant pour attirer de la main d’œuvre,
  • personnes fragiles de s’approprier des espaces et leviers de reconquête de leur alimentation, en amplifiant les connaissances, la reconnexion avec l’agriculture locale et l’éventail des choix de consommation.

 

Un lieu rêvé pour opérer la transformation

La collectivité s’est saisie de l’opportunité d’acquérir le Plantier, ancien centre de vacances, à Luc-en-Diois, pour en faire l’un des lieux pivots du territoire qui pourrait concentrer des dynamiques innovantes de relocalisation et de revalorisation alimentaire. Elle proposera d’y questionner étape après étape et en partenariat avec les acteurs de l’agriculture et de l’alimentation intéressés, la possibilité de dédier au projet alimentaire territorial une partie de ce site qui dispose de plus de 2500 m2 de bâtiments et d’une cuisine professionnelle. Elle envisage notamment d’y accueillir le développement de : 

  • une cuisine rurale pour fournir les tables collectives des petites communes du Diois non dotées et un service de portage de repas à domicile afin de faire de la restauration collective un levier de justice sociale sur tout le territoire,
  • un ou plusieurs ateliers collectifs de transformation pour les professionnels (producteurs, transformateurs, chefs, etc) pour renforcer la valeur ajoutée des productions et créer des gammes accessibles de produits locaux,
  • un système permettant de mieux organiser la production et la commercialisation des produits locaux en grandes et moyennes surfaces, commerces et en restauration collective (planification collective de production, plateforme d’achat, mutualisation logistique etc…), 
  • des solutions de logements temporaires pour accueillir les jeunes travailleurs des secteurs agricole et alimentaire (saisonniers, jeunes installés, porteurs de projet…) et développer l’attractivité de la main d’œuvre sur ces secteurs,
  • éventuellement un projet de recherche-action agronomique à définir (productions peu gourmandes en eau, protéines végétales…).

 

Un projet très enthousiasmant, que nous encourageons et suivrons avec intérêt. Qu’il puisse inspirer celles et ceux qui souhaitent s’organiser et coopérer pour transformer leur territoire.

 

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