L’association Biovallée a réuni près de 85 personnes le 25 septembre dernier au campus du Val de Drôme pour une conférence visant à explorer les risques et opportunités de l’intelligence artificielle pour la transition écologique des entreprises.

Cette conférence, organisée à l’initiative de la communauté “J’entreprends en Biovallée”, a rassemblé des publics d’horizons variés : dirigeants et salariés d’entreprises et associations, élus et agents de collectivités, une classe d’étudiants en BTS informatique et cybersécurité au lycée Saint Louis de Crest,… 

L’enjeu était dans un premier temps de décortiquer les différentes facettes de ces technologies pour mieux les démystifier avant d’explorer les possibilités d’application pour la transition. C’est ce à quoi s’est attelée la chercheuse Laurence Devillers via une approche scientifique, un regard critique, une profondeur historique et une certaine hauteur de vue. Retenons que l’intelligence artificielle pourrait s’avérer utile pour soutenir des projets de décarbonation, en agriculture pour mieux comprendre et nourrir les sols, et plus généralement être un outil de simulation précieux en phase de pré-projet. Oui, mais…

Un appel à la sobriété 

Tout au long de la conférence, Laurence Devillers a adressé un message de sobriété et de responsabilisation dans l’usage de ces outils. Message partagé par Johann Pelosse, Directeur adjoint d’Agora Calycée, qui soutient la performance énergétique des PME industrielles : “Pour que l’I.A soit responsable, elle doit être souhaitable. Posons nous la question des applications véritablement utiles. Aujourd’hui, on voit beaucoup d’investissements dans des usages de divertissement. Il ne faudrait pas que la consommation d’énergie surpasse les gains environnementaux. Il faut par ailleurs se poser la question du bilan environnemental global de ces technologies, en terme d’énergie mais également de biodiversité et d’usage de la ressource en eau ». 

Trouver les complémentarités entre humains et machines 

Les évolutions du travail en lien avec l’émergence de l’I.A. en entreprise était l’un des principaux enjeux abordés lors de la table ronde qui a réuni des dirigeants d’entreprises autour d’Alban Guyot, Directeur général de notre partenaire Entreprises du Futur. selon Véronique Degottex, Directrice générale adjointe du Groupe CHEVAL, “L’I.A. peut faire peur dans les organisations, en permettant l’automatisation de certaines tâches. Dans la réalité, l’I.A. peut certes être performante pour réaliser des tâches à faible valeur ajoutée, mais le facteur humain reste essentiel dans les PME et ETI”. Des propos confirmés par Bertrand Larat, Directeur des systèmes d’information chez GPA : “Ça repositionne l’intelligence humaine en laissant les tâches à faible valeur ajoutée aux I.A”. Pour que cette intelligence bien humaine reste au coeur de la création de valeur en entreprise, Laurence Devillers souligne un point de vigilance : “attention à l’excès de confiance, car l’utilisation régulière de l’IA peut endormir l’esprit critique”. Nous sommes prévenus !

Prochaine conférence, recommandée par notre association et organisée par notre partenaire la SMASH : “Réinventer la société : métamorphoses et transition écologique pour un nouveau paradigme civilisationnel” avec Frédéric Lamantia, maître de conférence et enseignant-chercheur à l’Université Catholique de Lyon et Olivier Frérot, directeur-fondateur de Philométis, le 21 novembre 2024.

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