Pas facile à dire ! C’est pourquoi une équipe de recherche s’est penchée sur cet enjeu dans le cadre du contrat Territoire d’innovation. Le projet a permis de réaliser la preuve de concept et le prototypage d’une plateforme numérique collaborative, Ecolometrix. Le travail continue.
Quels usages de la donnée dans les territoires au service de la transition écologique ?
Les collectivités locales sont au cœur de l’opérationnalisation de la transition écologique. Elles agissent en effet dans les domaines stratégiques des déchets, des usages du sol, de l’eau et de l’assainissement, de l’énergie et de la mobilité. Par ailleurs, ces politiques ne sont pas déconnectées des enjeux socio-économiques et de développement territorial. Pour élaborer et suivre leurs politiques publiques, les collectivités et leurs partenaires doivent s’appuyer sur des données.
Dans le cadre d’un projet de recherche appliquée mené en Biovallée, financé par le contrat Territoire d’innovation, l’école des Ponts ParisTech et le CIRED ont enquêté sur les usages de la donnée et leurs évolutions au sein des collectivités locales, dans un contexte de « révolution de la donnée ». Une première partie du projet a consisté à comprendre la réalité des pratiques professionnelles des techniciens. Il en ressort que globalement, les acteurs territoriaux manquent de temps pour repérer et comprendre les données disponibles. Quand ils y accèdent, ils ont des difficultés pour les analyser et les interpréter.
La plateforme Ecolometrix a été pensée pour répondre à ce constat. Elle vise à faciliter l’analyse de données socioéconomiques et environnementales au sein des territoires pour la mise en œuvre de la transition écologique. Voici ce que vous pourrez avoir demain.
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Les promesses d’Ecolometrix
Promesse n°1 : accéder aux données de référence concernant mon territoire
Le fonctionnement d’Ecolometrix repose sur les données de l’open data français, issues des producteurs de statistiques de référence. Les grandes agences ou opérateurs nationaux, voire régionaux, mettent désormais leurs données en libre accès. Généralement, ils ne contribuent pas aux projets de valorisation des données qu’ils mettent à disposition.
C’est pourquoi Ecolometrix propose de regrouper et harmoniser l’open data. L’objectif : permettre aux acteurs territoriaux d’accéder aux informations existantes et de les comprendre rapidement. L’idée est de faciliter le suivi d’indicateurs stratégiques globaux dans la durée. Ainsi, le territoire se met en capacité de présenter sa trajectoire aux acteurs locaux et aux habitants. Mais aussi à ses partenaires financiers, qui demandent souvent ce suivi. C’est le cas en Biovallée pour le contrat Territoire d’innovation signé avec l’Etat.
Promesse n°2 : disposer de modes de visualisation de données utiles et pertinents
Ecolometrix propose un ensemble de modes de visualisation des données qui permettent de dresser un « portrait de territoire ». Dans le cadre du projet de recherche, une quarantaine d’infographies ont été développées et appliquées au territoire de Biovallée. Elles concernent les enjeux démographiques, économiques, sociaux et environnementaux. Elles seront complétées ultérieurement par d’autres propositions de visualisation concernant la transition dans sa dimension socio-économique (énergie, déchets, mobilité, etc.) et dans sa dimension environnementale (qualité de l’eau, des sols, de l’air, état de la biodiversité, etc.).
Ecolometrix permet de réaliser des premières analyses territoriales à moindre frais. L’outil évite aux acteurs territoriaux de devoir recourir à des offreurs de solutions data pour dresser des diagnostics chiffrés généraux. Certes, la construction d’outils de visualisation est intéressante. Mais d’autres acteurs le font aussi (Observatoire des territoires, Territoires au futur…). C’est pourquoi Ecolometrix va plus loin.
Promesse n°3 : produire des analyses stratégiques localement
Les collectivités locales doivent produire des analyses stratégiques adaptées à leur territoire et leurs politiques publiques. Analyser consiste fondamentalement à croiser les informations entre les thématiques différentes, et à faire des liens entre les données et l’expérience à l’échelle du territoire.
Le format des analyses constitue un des résultats du travail de conception de la plateforme. Dans Ecolometrix, une analyse comporte trois briques : une infographie ; un texte d’interprétation ; un titre explicitant le message d’ensemble. En somme, une analyse consiste à mettre en commun les ressources et éditorialiser les enseignements tirés de l’interprétation des données dans leur contexte. La création et la personnalisation des analyses territoriales sont ouvertes à la contribution des utilisateurs (acteurs locaux, experts…). Un portefeuille d’une quarantaine de fiches relatives au territoire Biovallée a été réalisé dans le cadre du travail de recherche appliquée.
Promesse n°4 : outiller la délibération territoriale autour des données
Au sein de la plateforme Ecolometrix, les analyses sont produites à partir d’une interface dédiée, sans code. Elles sont ensuite stockées dans des espaces privés, mais peuvent être partagées voire rendues publiques. Cela permet qu’elles soient discutées et enrichies au sein d’un groupe d’usagers délimité. Via la plateforme, ces analyses sont très facilement réutilisables et adaptables (pour d’autres usagers, pour d’autres territoires, etc.).
Les espaces collaboratifs à géométrie variable de l’outil permettent de faciliter la délibération locale (écriture collective, conversation numérique). Pour cela, il faut simplement qu’un acteur se saisisse de l’animation du travail d’interprétation avec les acteurs territoriaux. L’association Biovallée pourrait jouer ce rôle sur son territoire, par exemple.
Concrètement, quelles sont les perspectives et les échéances ?
L’action portée par l’école des Ponts ParisTech et le CIRED dans le cadre de Territoire d’innovation Biovallée a permis de clôturer avec succès la phase de pré-maturation de la plateforme, sous la forme d’une preuve de concept et d’un prototype fonctionnel. Ecolometrix entre maintenant dans une nouvelle phase de son développement, la phase de maturation.
L’achèvement de la phase de maturation coïncidera avec la mise en ligne d’une version enrichie de la plateforme et présentant l’ensemble des fonctionnalités décrites ci-dessus. Pour aboutir à ce résultat, une durée de développement de 2 ans est nécessaire.
Une coopération renforcée se poursuit entre l’école des Ponts ParisTech et l’association Biovallée. Ce double ancrage dans le monde académique et des territoires est une force du projet. Notre ambition est de construire une plateforme « désintéressée », s’appuyant sur une infrastructure publique (ou relevant d’un commun), une communauté d’usagers contributeurs, et un modèle économique viable.
Si vous êtes intéressés par l’aventure, rejoignez-nous !
Contact : Yannick Régnier, directeur de l’association Biovallée, yregnier[a]biovallee.net