Le rôle que les néo-ruraux, venus s’installer dans le Diois au cours des années 1970, ont eu dans le développement de l’agriculture biologique est souvent mis en lumière quand il est question du caractère pionnier de la vallée de la Drôme. Cependant, la recherche sur ce sujet montre qu’ils ne sont pas les seuls à avoir été précurseurs sur le bio à cette époque.

[Episode 1 sur 5 de la série : la transition agroécologique dans la vallée de la Drôme vue par les chercheurs.]

Le rôle des agriculteurs et agricultrices locaux souvent oublié

Dans les années 1970, le département de la Drôme, et en particulier le Diois, voit s’installer plusieurs néo-ruraux attirés par le territoire et ses paysages.

Ils s’installent avec des activités agricoles et choisissent des modes de production en accord avec leurs convictions personnelles. Ils se tournent donc vers des pratiques agrobiologiques qui sont marginales face au modèle productiviste dominant de cette époque d’après-guerre.

Cependant, les recherches scientifiques montrent qu’à la fin des années 1960 et jusqu’au milieu des années 1970 dans le département de la Drôme, ce sont surtout des agriculteurs et agricultrices locaux qui changent leurs pratiques vers l’agriculture biologique. Cette dynamique s’inverse au milieu des années 1970 et les installations en bio des néo-ruraux deviennent plus nombreuses que les conversions.

Néo-ruraux tout autant qu’agriculteurs locaux ont donc participé à développer l’agriculture biologique dans la vallée de la Drôme dans les années 1970.

 

Enseignements généraux pour la transition agroécologique d’un territoire

La vallée de la Drôme est un cas d’étude particulièrement pertinent pour analyser les évolutions des modes de production agricole à l’échelle territoriale. La dynamique des années 1970 sur l’agriculture biologique renseigne en particulier sur quelques facteurs propices au démarrage d’une trajectoire agroécologique.

Les dynamiques nationales ont une influence sur les pratiques agricoles locales. La création d’organisations rayonnant à l’échelle nationale (entreprise Lemaire et association Nature & Progrès dans les années 1970) permet de mettre en lumière de nouveaux modèles agricoles.

Une transition agroécologique peut être déclenchée par un partage à grande échelle de savoirs techniques. La mise en place de nouvelles pratiques agricoles nécessite de les avoir essayées, expérimentées, améliorées mais aussi de les avoir faites connaître au plus grand nombre.

Mais les changements de pratiques agricoles sont aussi liés à des facteurs idéologiques. Les agriculteurs et agricultrices peuvent être attirés par des pratiques répondant de l’agriculture biologique si celles-ci résonnent avec leurs convictions personnelles.

 

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