Karine Melzer a terminé son mandat de présidente de l’association Biovallée en avril dernier. Elle fait ici le bilan de ses 8 années bénévoles passées au service des acteurs de la transition et du territoire.

Les parcours de vie sont faits de coïncidences et de belles rencontres. J’ai rencontré l’association Biovallée il y a 8 ans, au moment où un nouveau collège se créait pour accueillir les habitantes et habitants, et où j’avais envie d’agir pour la transition écologique et sociale sur mon territoire d’adoption.

Rencontrer l’association Biovallée et s’y engager fut d’une étonnante richesse ! Le cœur de l’association palpite dans ses diversités : celle des thématiques abordées (eau, économie circulaire, tourisme…), celle des structures et des personnes agissantes (collectivités locales, associations, entreprises, habitantes et habitants, partenaires), celle des échelles spatiales et temporelles (du micro-local à l’international, de l’immédiat au très long terme). Stimuler les rencontres et le croisement de ces diversités, c’est au coeur des missions de l’association, avec la recherche de transversalité, le désir de coopération et d’expérimentation, la production et la diffusion de savoirs et de récits territoriaux.

Plusieurs facteurs ont contribué à ce que le cœur de l’association palpite au bon rythme dans cette complexité.

La candidature au programme national Territoire d’innovation a eu un rôle décisif pour notre structure. Elle nous a donné l’occasion de faire remonter les enjeux, dynamiques et projets de nombreux acteurs publics et privés de la vallée de la Drôme, et a renforcé la légitimité, le rôle et les moyens de l’association.

L’élargissement de la gouvernance a aussi été fondamental. Le collège des habitantes et habitants a été pourvoyeur d’une énergie nouvelle au sein de l’association. Les instances existantes (conseil d’administration, bureau) ont été dynamisées. De nouvelles instances ont été créées (commissions, groupes de travail, séminaire stratégique). De nouvelles composantes sont en cours d’intégration, avec la volonté d’innover : les jeunes, les êtres vivants autres qu’humains, la rivière Drôme.

Les temps d’information, de rencontres et d’échanges avec les adhérents et le grand public se sont multipliés, notamment dans le cadre des actions suivantes : le programme de plantation « Sous les arbres, rejoignons-nous », les rencontres annuelles de l’association, les marchés des initiatives Agir en Biovallée, les visites inspirantes chez les adhérents, les conférences, les lettres d’information, les émissions radio « Il est une vallée », etc.

Il a fallu aussi passer un cap et accompagner l’évolution de la structure. En 2017, un secrétaire général remettait l’association sur les rails, seul salarié en appui d’une solide équipe de bénévoles. L’équipe compte désormais 7 salariés. L’association gère plusieurs millions d’euros dans le cadre du programme Territoire d’Innovation et son budget avoisine les 500 000 euros. Des outils de gestion et une politique sociale et salariale ont été réalisés pour assurer le bon fonctionnement et le bien-être de l’équipe. Des orientations stratégiques ont été définies pour guider notre action et concentrer nos énergies et moyens. Les équipes bénévoles et salariées ont été mobilisées et mises à contribution au cours de ces dernières années !

Je suis particulièrement fière d’avoir contribué à faire battre le cœur de l’association, et au-delà le cœur de la Biovallée ! Et je suis reconnaissante envers tous mes compagnons et compagnes de cette vie associative. Les figures disparues qui ont comptées pour beaucoup dans mon engagement : Didier Jouve, Liliane Orand, Thierry Geffray ; les inconditionnels qui assurent mémoire, vigilance et soutien sans faille à l’association : Claude Boudeulle et Claude Veyret ; les hypers-actifs vice-présidents (et désormais coprésidents) sur les sujets essentiels de l’eau et des savoirs, et tant d’autres facettes de l’association, Philippe Lagrange et Jean-Jacques Magnan ; mon prédécesseur à la présidence qui m’a fait confiance malgré nos différences : Philippe Huyghe ;  les secrétaire général et directeur avec qui nous avons formé de beaux binômes en toute confiance, Augustin Guendouz et Yannick Régnier ; les présidents des intercommunalités qui ont donné toute sa place à l’association, avec une belle complémentarité et une qualité de dialogue facilitante : Alain Matheron, Denis Benoit (et avant lui, Gilles Magnon) et Jean Serret – dans le sens d’écoulement de la Drôme ! ; les membres du bureau jamais lassés des réunions mensuelles, toujours prompts à débattre pour trouver la juste voie ; les membres du conseil d’administration dans toutes leurs diversités, expertises, expériences, énergies, chacun, chacune ouvre des champs de connaissances ; l’équipe salariée, bien sûr, qui traduit en actes au quotidien les orientations, feuilles de route, projets, avec conviction et engagement.

Ma reconnaissance va aussi vers ma petite famille, et vers mes employeurs et collègues : il a fallu bien des fois composer avec mon « bénévolat Biovallée » ! Merci de m’avoir offert cet espace !

L’aventure Biovallée continue. Il faut savoir passer le relai, permettre à chacun, chacune, d’apporter sa touche et de goûter au plaisir – et à la responsabilité – d’un engagement pour son territoire. La vitalité associative passe également par là, tout comme la vitalité démocratique. J’ai pleine confiance dans le collectif et le nouveau bureau pour poursuivre sereinement le chemin !

Continuez à dialoguer, à dépasser les difficultés, à construire collectivement, à dépasser les frontières et les imaginaires, dans vos diversités et vos complémentarités, pour nourrir l’association et son projet, pour un bel avenir commun en Biovallée !

Karine Melzer

Présidente de l’association Biovallée de 2021 à 2025

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