En stage depuis un mois au sein de l’association Biovallée, Benoit Martin est plus particulièrement au service du programme « Sous les arbres, rejoignons-nous ». Il partage son regard sur la première formation à laquelle il a assisté à Autichamp le 29 janvier.

Observer, partager et délibérer

Le beau soleil et le café fumant sont les bienvenus dans le froid mordant du matin de ce samedi 29 janvier… Froid qui sera d’ailleurs bien vite oublié, la mise en mouvement et les échanges ayant vite fait de réchauffer les corps et les cœurs. La cour de l’école est abritée du mistral et nous permet de profiter de la vue splendide. C’est là qu’ont été plantés il y a deux ans plusieurs arbres fruitiers dont certains n’ont pas très bien repris et ont besoin d’être remplacés. Une belle occasion pour bénéficier de la formation à la plantation proposée par Jean-Guy Deloffre (Tin’Oa).

Après un petit temps pour réunir tout le monde et faire connaissance, nous partons chacun en observation des arbres plantés il y a deux ans. On regarde, on touche, on observe, puis chacun partage ses remarques. Les regards se croisent et nous partageons nos constats et nos idées. On détermine ainsi ensemble quels arbres retirer et par lesquels les remplacer, ainsi que les nouveaux emplacements pour les arbres supplémentaires.

Prendre soin du vivant

Pendant que certains déterrent les arbres et préparent les trous pour les nouveaux, d’autres prennent soin des arbres restants. On peut ainsi apprécier la qualité de la terre, observer les racines des arbres retirés, et arracher le chiendent qui concurrence l’arbre en absorbant l’eau en surface. Vient ensuite le moment de planter. Les observations des branches et des racines nous aident à choisir comment positionner les arbres. Et après avoir praliné les racines, les arbres sont mis en terre.

Les arbres sont plantés ! Il s’agit alors de favoriser leur reprise et préparer leur environnement. Une petite cuvette est façonnée autour de l’arbre et remplie de broyat et paillage divers afin d’aider à l’irrigation et à la conservation de l’eau autour de l’arbre. Puis, des plantes compagnes sont ajoutées autour de l’arbre : groseilliers, fraisiers, échalotes, etc. Elles vont permettre de faire un petit bosquet pétillant de vie autour duquel les enfants de l’école pourront grandir et se déployer eux aussi.

Ce que j’en retiens…

Planter un arbre est à la fois très simple et assez complexe. En soi il s’agit simplement de mettre un arbre en terre, mais comme le montre le besoin de remplacer ceux de la plantation précédente, la reprise n’est pas toujours évidente. J’ai apprécié l’approche humble et curieuse : on n’arrive pas en sachant ce qu’il faut faire mais en observant et en cherchant ce qui semble intéressant à relever, les choses ne dépendant d’ailleurs jamais d’un seul facteur. De même lorsque l’on plante, il y a une grande place pour l’appréciation, la manière dont on sent les choses, ce qui semble profitable ou moins. Le regard et l’expérience de Jean-Guy sont alors précieux. Il n’y a pas une bonne et des mauvaises façons de planter, mais des meilleures ou moins bonnes. Alors assez simplement on y va, on observe, on essaye, on tire les enseignements des plantations passées et on gagne petit à petit en expérience… Planter des arbres en apprenant, apprendre en plantant des arbres. Tout cela dans un joyeux partage de regards et d’expériences…

Les manteaux sont tombés depuis un moment et le froid du matin s’est fait bien plus doux sous le joyeux soleil d’un milieu de journée hivernale. Les estomacs nous rappellent que creuser et planter, ça creuse… Nous sommes heureux de voir le résultat des plantations, déjà jolies et prometteuses. J’ai hâte de voir ce que ce sera au printemps. Et, pourquoi pas ?… se retrouver avec les autres pour un apéro sous les arbres…

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