La transition des modes de production répond à la fois d’actions de la part des acteurs privés et publics. Les recherches sur les trajectoires des intercommunalités dans la vallée de la Drôme depuis les années 1970 révèlent comment et pourquoi ce type d’acteur peut soutenir l’agriculture biologique. 

[Episode 4 sur 5 de la série : la transition agroécologique dans la vallée de la Drôme vue par les chercheurs]

 

Des trajectoires différentes sur l’agriculture biologique mais qui convergent autour du projet Biovallée

Dans les années 1970, deux intercommunalités se créent dans la vallée de la Drôme : le Syndicat d’aménagement du Diois et celui du Val de Drôme. Dans les années 1990, l’intercommunalité du Diois offre un soutien précoce à l’agriculture biologique pour revitaliser son territoire marqué par l’exode rural. Ce soutien se traduit par une collaboration avec les acteurs agricoles au sein d’un programme de développement de l’agriculture bio.

L’intercommunalité du Val de Drôme, quant à elle, se tourne plus tardivement vers l’agriculture biologique. En voyant le rayonnement que retire le Diois du développement de l’agriculture bio, elle se rend compte que ce mode de production peut également être un atout sur son territoire. Plutôt que de penser son projet agricole sur son seul périmètre, elle initie un projet inter-territorial à l’échelle de la vallée dans les années 2000 : le Grand Projet Rhône-Alpes (GPRA) Biovallée.

Ce projet, réunissant les quatre intercommunalités de l’époque (Val de Drôme, Diois, Pays de Saillans, Crestois) traite de l’agriculture biologique dans une dimension plus large en souhaitant faire de la vallée un territoire pilote en matière de développement durable. Ce projet initie une gouvernance partagée à l’échelle de la vallée de la Drôme, mais qui ne conduit pas à une dynamique institutionnelle pérenne à cette échelle.

 

Enseignements généraux pour la transition agroécologique d’un territoire

Les pouvoirs publics peuvent être des accélérateurs de la transition : elles peuvent jouer un rôle facilitateur pour les transitions agroécologiques sur leur territoire mais également à l’échelle inter-territoriale. Il en résulte cependant que leur motivation à se positionner est inféodée à l’orientation politique et à leur vision de leur rôle, toutes deux fluctuantes selon les mandats.

L’approche systémique de l’agriculture biologique favorise son développement : quand l’agriculture biologique entre en résonnance avec d’autres enjeux (ici la revitalisation d’un territoire de montagne, la construction d’une image de marque du territoire, penser un projet de développement durable), elle a plus de chance d’être soutenue.

 

Pour en savoir plus

Share This