Le 10 octobre au Martouret à Die, l’association Biovallée a réuni les acteurs de la transition sur le territoire et le même jour, hasard du calendrier, a reçu une délégation d’indiens kogis, fervents défenseurs du vivant, venus croiser leur regard sur le monde avec le nôtre. La radio locale RDWA était là pour interroger ce temps fort de la transition sur le territoire, nous vous invitons à écouter l’émission. Et voici une autre lecture que nous en avons faite :

 

Des témoignages qui donnent à réfléchir

Entre les lignes de l’évènement et les témoignages recueillis par RDWA, des questions se posent. Pour se transformer, un territoire a besoin d’embarquer toutes ses habitantes et tous ses habitants. Les personnes présentes ce jour ont choisi de consacrer tout leur temps professionnel à des sujets de transition. Mais comment engager celles et ceux qui n’en ont pas fait leur métier et qui disposent de peu de temps ?

Comment faciliter l’engagement, mettre en mouvement des collectifs et consolider la culture de la coopération sur notre territoire ? Qu’en pensent les personnes qui étaient présentes le 10 octobre ?

 

Accueillir

S’engager, c’est aménager sa vie, repenser son organisation pour libérer du temps, être disponible.  L’écosystème des personnes et structures déjà en action doit avoir conscience des efforts qu’une démarche d’engagement implique et adopter une posture la plus inclusive possible. Il faut que chacun puisse se sentir accueilli, considéré :

« On manque de temps pour contribuer aux grandes orientations du territoire. Il faut que les gens voient un intérêt à venir à de tels rassemblements, imaginer des formats conviviaux. » 

Olivier Massicot, adhérent de l’association Biovallée, collège habitant

« La difficulté de mettre en mouvement des collectifs vient de l’isolement de chacun. Il faut tendre la main, penser un territoire plus solidaire, où il y ait plus de compassion, de considération, moins de laissés au bord de la route. » 

Jean Serret, président de la communauté de communes du Val de Drôme

 

Donner de l’espoir

L’espoir est un moteur de l’engagement. C‘est grâce à des modèles à suivre, des récits inspirants que nous pourrons nourrir l’optimisme et faire tomber des barrières. Et c’est également en valorisant le pouvoir de l’imaginaire et en facilitant la capacité à se projeter dans un monde nouveau.

« Rencontrer le peuple Kogi, être confronté à un mode de pensée différent du nôtre, ça ouvre des perspectives, des portes dans notre tête. »

Karine Melzer, présidente de l’association Biovallée

« Si notre monde est tel qu’il est aujourd’hui, c’est grâce aux utopies qui ont été pensées puis réalisées par les générations précédentes (aller sur la lune, téléphoner à l’autre bout du monde, parcourir des distances le plus rapidement possible, manger des mangues à Noël…). Donc si nous croyons et nous efforçons à réaliser nos rêves, nous avons le pouvoir de façonner le monde de demain. »

Noémie Gaillard, chargée de mission Jeunesse et Vie associative à l’association Biovallée

 

Inviter à se reconnecter au vivant

La reconnexion au vivant, c’est une prise de conscience de ce qui nous entoure, de tous les écosystèmes d’un territoire, des connexions qui permettent la vie. Une prise de conscience ou la fin d’une amnésie : se rappeler que l’Homme est la nature ! Ce processus de reconnexion au vivant donne encore plus de sens à l’action.

« Qu’est-ce qui nous permet d’être vivant sur le territoire ? C’est le territoire lui-même et tous les éléments du vivant… Pour être vivants, tous les éléments doivent être reliés, les végétaux, minéraux, animaux, humains… Des organes qui ne sont pas reliés sont des organes sans vie. C’est ce que les Kogis appellent le corps territorial  »

Karine Melzer, présidente de l’association Biovallée

« Il faut sans doute changer notre façon de vivre pour profiter du temps et rentrer davantage en lien avec le magnifique territoire qui nous accueille. »

Yannick Régnier, directeur de l’association Biovallée

 

Reconsidérer la notion de temps

Le temps manque, comme en témoignent les personnes interrogées lors de l’évènement. N’est-il pas assez abondant, où est-ce l’emploi que nous en faisons qui ne nous satisfait pas ?

«  Il y a peut-être un choix de sobriété à faire pour se reconnecter. »

Eric Julien, association Tchendukua citant les kogis

 

Des thématiques et des considérations qui résonnent avec des sujets qui nous animent au quotidien à l’association Biovallée.

Nous nous intéressons depuis quelques temps aux différentes manières de changer notre rapport culturel au vivant, convaincus qu’une fois qu’on aura basculé collectivement vers un mode de vie plus symbiotique avec le territoire, la transition se fera plus naturellement.

Nous explorons également la foisonnante galaxie des outils d‘accompagnement au changement, afin d’orienter au mieux nos adhérents vers les bons outils en fonction de leurs intentions et des publics qu’ils souhaitent impliquer. Un exemple ? L’atelier « 2030 glorieuses » que nous avons récemment organisé et au cours duquel cette notion de temps « mieux employé » était bien présente.

Des témoignages multiples qui nous encouragent à continuer nos explorations !

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